Zola
ZOLA
Émile Zola (1840-1902)
Émile Zola grandit à Aix-en-Provence. Après la mort de son père, en 1847, il mène auprès de sa mère une vie modeste, illuminée par l’amitié qui le lie au jeune Cézanne. Après avoir échoué au baccalauréat, Zola travaille à Paris comme livreur, puis comme directeur de la publicité chez Hachette. À 24 ans, il publie un recueil de nouvelles et s’exerce à la critique d’art, en défendant passionnément la peinture impressionniste. C’est alors qu’il entreprend la fresque des Rougon-Macquart. Avec L’Assommoir, en 1877, il devient le romancier le plus célèbre de son temps. Chef de file du mouvement naturaliste, Zola réunit ses disciples Mirbeau, Huysmans, Maupassant dans sa propriété de Médan. Mais, après les succès littéraires, un nouveau combat l’attend : persuadé de l’innocence du capitaine Dreyfus, accusé d’espionnage, Zola s’engage pour la réhabilitation de l’officier envoyé au bagne : « J’accuse ! » est publié en 1898 dans le journal L’Aurore. Condamné à la prison, Zola se réfugie en Angleterre. De retour à Paris, il meurt en 1902, d’une asphyxie due à un système de chauffage défectueux, peut-être d’origine criminelle.
Le Naturalisme : Rivalisant avec La Comédie humaine de Balzac, Les Rougon-Macquart forment une vaste fresque. Cette « histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire » explore dans sa totalité la société de cette époque. Zola définit le romancier comme un scientifique et le roman comme un laboratoire, qui permet d’expérimenter les lois de l’hérédité et l’influence du milieu sur l’évolution des individus. À partir de la folie de la vieille tante Dide, il montre comment une « fêlure » originelle se développe parmi les membres d’une même famille, comme une maladie contagieuse. Chaque roman explore ainsi un univers nouveau : celui de la finance, des mineurs, des paysans… Les objets et les lieux familiers – comme l’alambic, la locomotive ou la mine – deviennent des forces menaçantes et prennent une dimension mythique. Romancier réaliste, Zola est aussi visionnaire dans la peinture épique des foules ou des bouleversements de la société moderne. L’écrivain naturaliste utilise la recherche documentaire : il enquête sur les lieux de l’action de son roman et s’appuie sur des théories scientifiques, comme les lois de l’hérédité, pour expliquer le comportement de ses personnages.